Facteurs de risque
La cause principale du développement de crevasses est un approvisionnement irrégulier en eau de la plante durant la phase de grossissement des tubercules. Après un arrêt de croissance consécutif à la sécheresse, un apport d’eau entraîne une rapide réhydratation des tissus les plus proches des vaisseaux ; la pression interne qui en résulte devient alors supérieure à la résistance de l’épiderme et celui-ci se rompt puis se cicatrise par la suite.
Les variétés à forte proportion de gros calibres sont généralement plus sensibles à ce phénomène, mais des variétés telles que Bintje le sont également. L’excès d’azote, une mauvaise structure du sol, la carence en bore ou les faibles densités de plantation constituent des facteurs de sensibilisation.
Des symptômes analogues peuvent être liés à la présence de gale commune (photo 4) et, plus fréquemment, de rhizoctone brun (photo 5). A cause des toxines du champignon, la croissance de la peau est inhibée sous et autour du mycélium, pendant que le reste de la peau croit normalement. Cela conduit à une déchirure de la peau très localisée suivie par la formation de liège.
Une autre origine, beaucoup plus rare, vient des dégâts causés par des punaises capsides (Lygus pabulinus) qui vont affecter les jeunes tubercules en les perçant (la piqûre reste visible au fond de la crevasse). Les toxines contenues dans la salive des capsides causent un retard localisé de la croissance à la superficie des tissus, qui peut être accompagné par une décoloration de la peau.
Enfin, certains dégâts peuvent être la conséquence d’une phytotoxicité d’herbicides (rimsulfuron par exemple). Dans ce cas, on observe généralement la présence de plusieurs crevasses profondes sur un même tubercule (photo 6).