Agent(s) responsable(s) et transmission
Les gales communes sont provoquées par des Actinomycètes (bactéries hétérotrophes qui forment une structure filamenteuse) vivant dans le sol et appartenant au genre Streptomyces.
On distingue 2 types principaux de symptômes de gales communes (pustule et liège) qui sont actuellement considérés comme deux maladies différentes de par l’agent causal, les mécanismes impliqués dans le pouvoir pathogène, les conditions climatiques de développement, la gamme d’hotes et la sensibilité variétale.
- La gale commune en pustule ou en relief est provoquée par plusieurs espèces de Streptomyces pathogènes. En France, trois espèces au moins sont responsables de ce symptôme : Streptomyces scabiei, S. europaeiscabiei, S. stelliscabiei. D’autres espèces ont été décrites dans le monde (S. acidiscabies, S. turgidiscabies, etc.).
- La gale plate ou en liège est provoquée par Streptomyces reticuliscabiei et certaines souches particulières de S. europaeiscabiei.
Pour les deux types de gales, le sol est de fait la source principale d’inoculum car les Streptomyces vivent dans le sol en présence ou non de plantes-hôtes. Cependant, l’utilisation de plant contaminé dans une parcelle saine pourrait contaminer le sol.
Symptômes sur tubercule
Les symptômes sont très variés :
- La gale en pustule (= gale en relief) se manifeste par des lésions plus ou moins profondes qui dépendent de divers facteurs, dont le type de souche, la variété et les conditions climatiques.
Sur des variétés sensibles, les lésions s’enfoncent en cratères dans les tubercules (photo 1) et des nécroses sont observées sur la base des tiges (photo 2) et des stolons. Sur d’autres variétés, les attaques peuvent se limiter à des symptômes plus superficiels (photo 3) ou encore en étoile (photo 4).
- La gale en liège (=gale plate ou superficielle) se manifeste en surface des tubercules par la présence de taches liégeuses superficielles le plus souvent en réseau (photos 5 et 6). Des nécroses sur les stolons et des symptômes de brunissement et de réduction du chevelu racinaire (photo 7) sont également observés sur les variétés très sensibles. D’après les données bibliographiques, en cas de forte et précoce attaque, le rendement peut être affecté.
Facteurs de risques
Pour les deux types de gales, l’infection se fait par les lenticelles des tubercules au moment de la tubérisation et la maladie n’évolue pas en conservation. En général, les gales communes sont favorisées par des sols légers et aérés à pH neutre ou légèrement alcalins.
GALE EN PUSTULE (= GALE EN RELIEF)
L’expression de la maladie dépend de la variété utilisée (les variétés sont sensibles à des degrés divers), de la température (optimum thermique de 20 à 25 °C) et de l’humidité du sol (maladie favorisée par des conditions sèches).
GALE EN LIÈGE (= GALE PLATE OU SUPERFICIELLE)
L’expression de la maladie dépend fortement de la variété utilisée. Seules quelques variétés sont très sensibles, les autres sont résistantes. La maladie est favorisée par des températures fraîches 13 à 17 °C et une humidité du sol élevée.
Moyens de lutte
- Choisir des variétés résistantes (gale en liège) ou peu sensibles (gale en pustule) ;
- Éviter les précédents favorables (betterave, carotte, radis, etc.), l’apport de matière organique mal décomposée ainsi qu’un retournement de prairies ;
- Éviter les sols légers et organiques ou les préparations de terre favorisant l’aération des sols ;
- Limiter les apports d’amendements calcaires (sous forme de chaux) juste avant la culture de pomme de terre, favoriser des engrais provoquant une acidification locale du sol ;
- Évaluer le risque par la connaissance de l’historique de la parcelle et/ou éventuellement en utilisant les plantes pièges (pomme de terre et radis) ;
- Maintenir la butte humide pendant les quatre à six premières semaines de tubérisation (pour limiter la gale en pustule) ;
- Allonger les rotations, notamment pour la gale en liège, qui a une gamme d’hôtes plus étroite que la gale en pustule qui est polyphage et survit longtemps dans le sol. Cependant, l’utilisation de cultures non hôtes réduit tout de même la densité d’inoculum dans le sol.