Agent(s) responsable(s) et transmission
On distingue 2 types d’isolats de virus S de la pomme de terre : les souches ordinaires (PVSO), présentes dans le monde entier et communes en Europe (Allemagne, Pologne, Europe centrale) et les souches andines (PVSA), classées en parasites de quarantaine en Europe car provoquant des réactions beaucoup plus sévères.
Le virus S appartient au genre Carlavirus. Il est transmis très facilement à la fois par contact, par les passages d’engins par exemple, et aussi par les pucerons selon un mode non-persistant (comme le virus Y). Les pucerons vecteurs les plus cités sont Myzus persicae, Aphis nasturtii et A. frangulae.
La gamme d’hôtes est étroite et les espèces sensibles appartiennent principalement aux Solanacées et Chénopodiacées.
Symptômes en végétation
Sur la plupart des variétés de pomme de terre, le virus S ne cause que peu ou pas de symptômes, en particulier pour les isolats de type PVS0 qui provoquent des symptômes généralement faibles (latence). Ces symptômes sont variables selon la variété et la souche virale :
- éclaircissement du feuillage (chlorose légère) ;
- enfoncement des nervures sur la face supérieure des feuilles (rugosité sensible au toucher) (photo 1) ;
- réduction de la taille des feuilles ;
- ondulation de la bordure des folioles ;
- extrémité des folioles inclinées vers le bas (photo 2).
Sur des variétés très sensibles, les symptômes sont plus prononcés et associent un aspect bronzé des feuilles, des taches nécrotiques et des plantes plus petites.
Des symptômes plus sévères sont décrits pour les isolats de type PVSA.
Facteurs de risques
L’infection par le virus S résulte de la combinaison :
- de sources d’infection, internes (repousses, tubercules de plant, adventices) et/ou externes (cultures voisines de pomme de terre, jardins, adventices) ;
- de l’importance des vols de pucerons au cours de saison de culture (en lien avec les conditions
- climatiques et les cultures de l’environnement) ;
- des mesures de prévention prises pour la production de plant (épuration, conduite des cultures incluant le désherbage, les traitements en végétation et le
- défanage ainsi que l’inspection au champ et sur lot et les analyses en laboratoires) ;
- de la sensibilité de la variété de pomme de terre.
Moyens de lutte
L’incidence du virus S sur le rendement est faible et en conséquence les mesures de lutte ne se justifient qu’en production de plants et consistent à :
- utilisation de plants sains et contrôlés résultant de la multiplication de plants sains et produits dans le cadre d’un programme de sélection sanitaire et de certification ;
- production dans un environnement favorable et dans des zones à faible pression de virus/ vecteurs et des parcelles éloignées par rapport
- aux jardins et parcelles utilisées pour la production de pomme de terre destinée au marché du frais ou la transformation ;
- traitement avec des huiles minérales pour réduire la transmission des virus non-persistants ;
- défanage avant maturité afin de limiter
- la contamination de la descendance (tubercules-fils) liées aux infections tardives associées aux vols de pucerons souvent importants en période de chaleur en fin de culture.
Importance économique
La baisse de rendement provoquée par l’infection par le virus S est généralement faible, en deçà de 10 à 20 %, sauf dans le cas de co-infection avec d’autres virus.