Virus de la nécrose du tabac (Tobacco necrosis virus – TNV)

Type d'organisme : Virus

Méthode de détection : ELISA

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Agent(s) responsable(s) et transmission

Le virus de la nécrose du tabac (Tobacco necrosis virus ou TNV) est un virus affectant de nombreuses plantes cultivées (tabac, tulipe, concombre, persil, épinard, haricot, fraisier, arbres fruitiers, vigne, etc.) et adventices (chénopodes, laiteron, etc.) dans le monde entier. Il n’est pas très fréquent sur pomme de terre.

Le virus est transmis de façon non-persistante par les spores flagellées d’un champignon de la rhizosphère, Olpidium brassicae, agent causal de la hernie des crucifères.

La transmission dépend d’une combinaison adaptée entre l’isolat viral, la race de champignon et la plante-hôte. Le virus ne survit pas dans les spores de conservation du champignon.

 

Le virus TNV n’est pas signalé couramment sur la pomme de terre, plante sur laquelle il cause une maladie parfois appelée ABC. Il a été signalé aux Pays-Bas (sur la variété Eersteling), en Europe méridionale, notamment en Italie (sur Sieglinde), en Tunisie et aux États-Unis.

Symptômes sur tubercule

Les tubercules sont porteurs de lésions superficielles brun-noir avec des craquelures radiales ou réticulées qui peuvent être confondues avec celles causées par des bactéries du genre Streptomyces, agents des gales communes.

Des lésions circulaires, des plaques brun clair peuvent également apparaître, de même que des cloques (boursouflures) qui s’enfoncent dans le tubercule en cours de conservation (photos 1 à 4).

Les infections systémiques de la pomme de terre sont exceptionnelles. Les tubercules infectés donnent naissance à des plantes saines (tiges, feuilles et tubercules-fils).

La maladie causée par le virus TNV est parfois appelée maladie ABC en raison de la description initiale des trois types de symptômes induits par le virus :

Facteurs de risque

Le champignon vecteur, O. brassicae, aime bien les sols humides (voire excessivement humides) et les températures assez basses (10-20 °C). Le virus ne persiste pas dans les spores de conservation qui se développent en conditions défavorables. Le mode de transmission n’est pas connu de façon certaine pour la pomme de terre mais pour les autres espèces- hôtes, le système racinaire est bien le site premier de pénétration.

Les infections systémiques sont rares sur pomme de terre et les tubercules infectés produisent des plantes saines (tiges, feuilles et tubercules-fils). La reproduction de symptôme sur tubercule par transmission mécanique n’a jamais été possible.

Les raisons des foyers sporadiques de TNV sur pomme de terre qui ont été signalés en Amérique du Nord, en Europe et dans le bassin méditerranéen demeurent inconnues.

Moyens de lutte

L’identification de ce virus au laboratoire n’est pas aisée en raison de sa grande variabilité. Il existe plusieurs souches et variants plus ou moins inféodés à l’une ou l’autre des cultures attaquées.

La pomme de terre pourrait être infectée par des isolats des deux sérotypes (A et D). Le test ELISA doit combiner l’utilisation d’anticorps reconnaissant l’un et l’autre de ces sérotypes. Le diagnostic biologique est aussi possible en serre (par inoculation sur des tabacs ou des chénopodes).

Aucune méthode de lutte n’a été préconisée contre ce virus en culture de pomme de terre, hormis la rotation des cultures et un désherbage efficace.