Agent(s) responsable(s) et transmission
Le virus de la mosaïque du pepino (Pepino mosaic virus ou PepMV) appartient au même genre que le virus X (Potexvirus) et est donc aussi un virus transmissible par simple contact de plante à plante.
Dans le passé, le seul hôte naturel connu était Solanum muricatum (pepino), sur lequel les plantes infectées montraient des mosaïques de couleur jaune bien prononcées. Le virus n’était aussi alors signalé que dans la zone côtière du Pérou.
Dans les années 2000, le PepMV a été responsable de dégâts spectaculaires en cultures de tomate sous serre dans plusieurs pays européens, d’abord aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, puis dans d’autres pays européens. L’importance des dégâts constatés en production de tomate sous serre a conduit à inscrire alors ce virus dans la liste d’alerte de l’OEPP/ EPPO puis en liste A2. Depuis 2019, ce virus est classé dans l’Union Européenne en organisme réglementé non de quarantaine concernant les semences de tomate, avec une tolérance nulle.
Décrit en conditions naturelles sur pepino (Solanum muricatum) et sur tomate (Lycopersicon esculentum), le virus peut être transmis par contamination artificielle sur la plupart des autres Solanacées, dont la pomme de terre et le tabac.
Le Pepino mosaic potexvirus est transmis par contact avec du matériel contaminé : outils agricoles, mains, vêtements, contact direct de plante à plante et les opérations de propagation (greffage, bouturage).
Comme pour les autres potexvirus, la transmission par la graine n’est pas démontrée, au moins pour des semences nues débarrassées des baies. La transmission par les insectes n’a pas non plus été mise en évidence.
Symptômes en végétation
Les plantes atteintes de tomate montrent des taches jaunes sur les feuilles, des chloroses internervaires légères et dans certains cas des déformations foliaires.
Les baies de tomate présentent parfois des décolorations affectant la qualité de présentation des récoltes. Les plantes malades peuvent être nanifiées et déformées.
Les études expérimentales menées en France à la Station Nationale de Quarantaine de la pomme de terre ont montré qu’il pouvait se multiplier sur pomme de terre. Ces essais conduits en serre, en inoculation manuelle par un isolat provenant de tomate, ont montré des réactions variables selon les variétés (photo 1 et 2) :
- infection systémique généralisée avec expression de mosaïques, panachures et frisolées (Roseval, Charlotte) ;
- nécroses sur les feuilles inoculées, puis sur les feuilles des étages supérieurs, traduisant une forme de résistance de ces variétés à ce virus (Spunta, Monalisa) ;
- aucun signe d’infection (Désirée, Nicola et Bintje).
Le taux de transmission du virus à la génération suivante variait entre 25 % et 100 % selon les variétés.