Agent(s) responsable(s) et transmission
Deux espèces principales de champignon du genre Verticillium (Verticillium dahliae et V. alboatrum) sont responsables de la maladie de la verticilliose sur pomme de terre.
L’inoculum provient généralement du sol où le champignon peut survivre plusieurs années (sous la forme de microsclérotes dans les sols et sur certains résidus de culture ou adventices) mais il peut aussi être véhiculé par le tubercule de semence.
L’infection peut se produire par les racines, les blessures et les germes puis le champignon passe dans le système vasculaire et diffuse alors de façon systémique.
La verticilliose peut être la cause d’importantes pertes de rendement sur les cultivars sensibles lorsque la pression de la maladie est élevée. L’intensification de la production de pommes de terre avec très peu ou aucune rotation peut conduire à une incidence élevée de la verticillliose, du fait d’un fort inoculum dans le sol. Les dégâts peuvent être aggravés dans le cas de co-infection avec les nématodes de lésion (Pratylenchus penetrans) ou avec les nématodes à kystes de pommes de terre (Globodera spp.).
Symptômes en végétation
La maladie provoque un flétrissement, un nanisme, une sénescence précoce voire la mort prématurée des plantes (photo 1).
Les symptômes en végétation commencent généralement d’un côté de la plante ou de la feuille (photo 2) par une chlorose débutant entre les nervures des feuilles qui évolue ensuite en nécrose jusqu’au dessèchement ou flétrissement du feuillage.
Les feuilles flétries brunissent, tombent ou restent fixées à la tige qui conserve une couleur verte.
En coupant la base des tiges atteintes, on observe généralement une coloration brunâtre des vaisseaux (photo 3).
Sur les tiges et racines des plantes dépérissant, on peut noter la présence de petits sclérotes noirs ou de mycélium suivant l’espèce de champignon (photo 4).
Symptômes sur tubercule
Les tubercules atteints présentent des taches brunes au niveau de l’anneau vasculaire (photos 5 et 6) et peuvent avoir une taille réduite.
Les yeux peuvent présenter des nécroses rose-brun.
Moyens de lutte
La maladie est favorisée par des températures élevées (températures de développement optimal de l’ordre de 22-27 °C pour V. dahliae et 16-25 °C pour V. alboatrum), des conditions de stress en culture (alternance de périodes sèches et humides, salinité de l’eau) et surtout des rotations courtes.
La pénétration du champignon dans les racines est favorisée par la présence de nématodes libres du genre Pratylenchus dans le sol ou de bactéries Pectobacterium dans le tubercule-mère.
La verticilliose reste marginale en climat tempéré et ne justifie pas à elle seule les méthodes de lutte conseillées qui sont :
- assurer une rotation minimale de trois ans entre les cultures de Solanacées ; épurer la parcelle ;
- utiliser des plants sains certifiés ;
- faire un traitement fongicide avant plantation ; faire des apports réguliers en eau et fertilisants.
Dans certains pays où la maladie est très préjudiciable, ces mesures sont parfois accompagnées de traitement de sol et de choix de variétés moins sensibles.