Agent(s) responsable(s) et transmission
Les nématodes à galle du genre Meloidogyne comportent près d’une centaine d’espèces et la plupart sont des parasites obligatoires se développant sur les racines et les organes souterrains des plantes. Au moins six espèces sont responsables de dégâts agronomiques importants sur la pomme de terre, en provoquant des baisses de rendement et une détérioration de la qualité des tubercules suite à des déformations externes (galles) et des nécroses internes dans la chair.
Certaines espèces sont très répandues en pays chauds, depuis le pourtour méditerranéen jusqu’aux tropiques : Meloidogyne arenaria, Meloidogyne javanica, Meloidogyne incognita. D’autres espèces sont plus adaptées aux conditions méditerranéennes et tempérées comme Meloidogyne hapla, Meloidogyne chitwoodi et Meloidogyne fallax.
Meloidogyne chitwoodi a ainsi d’abord été décrit au nord des Etats-Unis alors que M. fallax a été initialement signalé en Europe du Nord. Des espèces émergentes comme Meloidogyne enterolobi ou M.luci ont aussi été décrites.
Les nématodes à galle sont des endoparasites obligatoires sédentaires qui accomplissent l’essentiel de leur cycle de vie à l’intérieur de la plante hôte. A part le mâle adulte, seul le stade larvaire (J2) est mobile et constitue le stade infectieux. L’activité d’alimentation à partir des tissus de la pomme de terre produit une hypertrophie cellulaire, conduisant à des déformations – ou galles – de racines et de tubercules.
Ces nématodes sont véhiculés par le transport de plantes destinées à la replantation comme les tubercules de plants de pomme de terre, avec ou sans symptômes, et par toute plante enracinée (tomate, laitue, chou, etc.) produite dans une parcelle infestée. Ils peuvent aussi être introduits par l’apport de terre infestée et se propager ensuite dans l’environnement par le mouvement de terre adhérente aux machines ou à des produits végétaux.
Ils sont extrêmement polyphages et peuvent se développer sur de nombreuses plantes cultivées (betterave, carotte, céréales, colza, etc.) et des mauvaises herbes (morelle, etc.). Contrairement aux espèces méditerranéennes, M. chitwoodi et M. fallax se développent sur les graminées et sont donc très difficiles à éradiquer.
Les nématodes à galle sont susceptibles d’avoir d’importantes conséquences agronomiques en cultures.
Les espèces M. chitwoodi et M. fallax ont en Europe le statut d’organismes réglementés de quarantaine imposant de strictes mesures de lutte obligatoire pour en prévenir la dissémination.
Facteurs de risques
Une fois introduites dans une parcelle, les populations de M. fallax et M. chitwoodi peuvent s’installer facilement dans l’environnement et se multiplier sur des cultures hôtes comme la pomme de terre.
L’absence de rotation culturale ou l’implantation d’autres cultures hôtes dans la rotation (carotte, salsifis), une mauvaise maîtrise des repousses et l’utilisation de semences fermières sont des conditions favorables à leur établissement persistant.
Une attention particulière doit être accordée au travail du sol et aux mouvements de terre ainsi qu’à la gestion des résidus de récolte et des déchets des usines de transformation qui peuvent être des voies de dispersion de ces nématodes.