Agent(s) responsable(s) et transmission
Contrairement aux insectes qui ont un corps segmenté en trois parties principales (tête, thorax et abdomen) et trois paires de pattes articulées, les myriapodes sont composés d’une tête suivie de nombreux anneaux semblables, portant chacun une ou deux paires de pattes. Parmi les myriapodes ayant ponctuellement des impacts sur pomme de terre, on peut citer les scutigerelles et les blaniules.
Les scutigerelles (Scutigerella immaculata – Garden centipedes) font partie de la classe des Myriapodes et ont donc un aspect de petit mille-pattes, de 5 à 8 mm de long, possédant de nombreuses paires de pattes (jusqu’à 12 paires à son dernier stade de développement). Les adultes font 5 à 8 mm de long et ont un corps allongé avec un tégument mou, de couleur translucide à blanc brillant, avec deux longues antennes segmentée (photo 1).
En cas de populations importantes, il est possible de constater des dégâts significatifs au champ, généralement localisés en foyers (photo 2) dans lesquels on observe une diminution du couvert végétal voire des manques à la levée. Ces problèmes de levée ou de diminution plus ou moins forte du volume foliaire des plantes attaquées résultent de la réduction du système racinaire par les morsures de scutigerelles (photo 3). Dans certains cas, les tubercules peuvent être touchés et rongés.
Les scutigerelles peuvent causer aussi des dégâts à d’autres cultures comme les betteraves ou le maïs. Leur développement est favorisé par les sols légers, un climat tempéré et les techniques simplifiées de travail de sol. Un sol contaminé peut le rester longtemps car la durée de vie des adultes peut être de plusieurs années. L’activité de ponte ne peut se faire en dessous de 10°C. L’optimum des pontes a lieu au printemps et une deuxième génération peut voir le jour en automne.
Les blaniules (Blaniulus guttulatus – Millipedes) appartiennent aussi à la classe des Myriapodes mais ont un tégument dur. Ce mille-pattes de 10 à 18 mm de long (photo 4) a un corps mince allongé grisâtre (avec des taches brunâtres sur les côtés) composé de 50 segments semblables (avec 2 paires de pattes par segment), et est souvent enroulé sur lui-même (photo 5).
Les blaniules peuvent causer des dégâts par les morsures sur les racines et tiges mais surtout sur les tubercules qui sont rongés en surface.
Les blaniules se rencontrent surtout dans les sols riches en matières organiques et ont un cycle qui dure un an, avant une hibernation dans le sol.
Moyens de lutte
Des populations élevées de myriapodes sont favorisées par des sols légers, un climat tempéré, l’absence d’insecticides de sol dans la rotation, les méthodes de culture simplifiées et l’implantation de prairies permanentes.
Une lutte spécifique contre les myriapodes ne se justifie pas en général et il n’y a pas de produit autorisé spécifiquement à la vente pour lutter contre ces myriapodes dans les cultures de pomme de terre, mais la plupart des insecticides du sol à large spectre d’activité sont efficaces sur un grand nombre d’entre eux.
Les techniques culturales comme le travail du sol permettent également de réduire les populations de la plupart des myriapodes, notamment après des précédents favorables comme les prairies ou les jachères.