Phytotoxicité des huiles
Les huiles minérales– utilisées pour limiter la propagation des virus sur les cultures de plants de pomme de terre – peuvent provoquer, dans certaines conditions d’application, divers dégâts sur le feuillage (brûlures, nécroses brunes, crispations, durcissement du feuillage avec présence de reflets métalliques, etc.), et notamment sur les jeunes feuilles du sommet des plantes.
Ces symptômes, qui s’accompagnent d’un retard de croissance, sont accentués et sont très visibles lors de fortes chaleurs et lors d’applications de fortes doses à cadences répétées, mais n’ont pas de conséquence sur la descendance (photo 1).
Certains fongicides anti-mildiou sont incompatibles avec les huiles minérales (par exemple le fluazinam) (photo 2).
La prévention consiste à appliquer les traitements associant des huiles selon les recommandations du service technique plant et les instructions de la firme (part de chaque produit, concentration) et d’éviter les surdosages, plus spécialement par temps chaud.
Phytoxicité de traitements de plant ou d’engrais
Des manques ou retard à la levée, des plantes chétives pouvant occasionner des baisses de rendement et des brûlures de tubercules s’observent parfois après des traitements de plants au printemps contre le rhizoctone (photo 1).
Cette phytotoxicité s’observe notamment pour les traitements liquides suivis d’un mauvais ressuyage et/ou d’une remise en chambre froide trop rapide. Certains engrais peuvent entraîner des dégâts similaires.
Phytoxicite de défanant
On peut observer, dans le cas de certaines conditions de défanage (feuillage déshydraté, forte chaleur ou application en fin de journée sur plantes fanées), des dégâts sur les tubercules avec une pourriture au talon et/ou un brunissement de l’anneau vasculaire (photos 2 à 4).
On peut aussi constater, mais plus rarement, des brûlures causées par les produits défanants pulvérisés directement sur les tubercules formés à la surface du sol (photo 5).
Traitement à la récolte contre les maladies de conservation
En production de plants, le traitement à la récolte contre les maladies de conservation avec certains fongicides peut parfois provoquer des dégâts sur tubercules : brûlures, dépressions à la surface des tubercules et pourritures éventuelles.
Ce manque de sélectivité est dû à un mauvais ressuyage après le traitement ou à un traitement effectué sur des tubercules germés ou immatures (photo 6).
Traitement antigerminatif
Différents produits peuvent inhiber la germination des tubercules de pomme de terre (chlorprophame, huile de menthe, 1,4 DMN, éthylène, etc.) mais en pratique, les dégâts les plus fréquents sont associés à l’utilisation de CIPC ou chlorprophame, ou au moins l’étaient avant son interdiction en Europe.
Les inhibiteurs de germination peuvent provoquer deux types de symptômes :
- zones proéminentes brunes en surface du tubercule après application du CIPC sur tubercules humides et/ou fraîchement récoltés (moins de deux semaines) (photos 7 et 8),
- irrégularités et manques à la levée lors de plantation de tubercules ayant été en contact avec du matériel ou des locaux présentant des résidus de traitement, généralement du CIPC du fait de la grande rémanence de cette substance active (photo 9) ; plus rarement en cas de surdosage d’un traitement du plant à l’éthylène pour retarder la germination.