Gale poudreuse (Powdery scab)

Spongospora subterranea

Type d'organisme : Champignons, Oomycètes et Protistes

Méthode de détection : ELISA, PCR, Visuel

Toutes les maladies & ravageurs

Agent(s) responsable(s) et transmission

La gale poudreuse est provoquée par Spongospora subterranea f. sp. subterranea. Autrefois classé parmi les champignons, cet organisme est aujourd’hui rattaché aux protozoaires (division Rhizaria, embranchement Cercozoa) et à la famille des Plasmodiophoridae.

La maladie se manifeste par la formation de pustules ou gales à la surface des tubercules ainsi que des galles sur les racines et les stolons des variétés sensibles.

Ce parasite est également le vecteur du virus du mop-top, responsable de nécroses du tubercule.

Il peut se conserver très longtemps dans le sol (plus de 10 ans), ce qui constitue une source importante d’inoculum. Les tubercules contaminés constituent un facteur important de la dissémination dans des zones indemnes. Le matériel agricole, le fumier, certaines adventices peuvent également transmettre le pathogène.

 

Cette maladie est répandue dans le monde entier dans les zones de production de pomme de terre. Elle se développe surtout sous les climats frais et humides mais également en production d’hiver ou irriguée dans les pays chauds (Australie, Afrique du Sud, Israël, etc.).

Lorsque le sol est contaminé et les conditions climatiques sont favorables (froid et humidité après l’émergence), le pathogène peut infecter tôt les racines sur lesquelles il développe des galles qui perturbent l’alimentation hydrique et minérale de la plante. Les galles peuvent se développer également sur les stolons et la base des tiges et en cas de fortes attaques, des pertes de rendements peuvent être enregistrées. La présence de la gale poudreuse induit une dégradation de la qualité de présentation des tubercules, avec parfois des conséquences économiques importantes.

De plus, la gale poudreuse est le vecteur du virus du mop-top de la pomme de terre (PMTV) qui peut provoquer des nécroses internes et externes sur les tubercules de pomme de terre.

Les cultures de tomates et de pommes de terre sont les seules plantes hôtes sensibles connues à ce jour de ce pathogène.

Symptômes sur tubercule

L’agent de la gale poudreuse s’installe sous l’épiderme des tubercules où il provoque des pustules de couleur claire (photo 1) qui prendront une teinte foncée à maturité (photo 2).

Par la suite, les pustules éclatent et libèrent une masse brunâtre poudreuse contenant des ballonnets de spores (photos 3 et 4). Un examen au microscope de ces ballonnets de spores typiques (photo 9) permet de s’assurer du diagnostic et d’éviter toute confusion avec la gale commune en pustule ou d’autres altérations superficielles du tubercule.

Les symptômes ultimes de la gale poudreuse correspondent à de nombreuses petites dépressions vides sur les tubercules entourées de morceaux d’épiderme déchiré.

Dans des conditions favorables prolongées (au champ), les lésions se transforment en tumeurs importantes, soit en dépression (photo 5) ou au contraire en proliférations « en tétine » (photo 6 et 7).

 

SYMPTÔMES SUR RACINES

Le parasite forme des galles autour des racines de certaines variétés sensibles, blanches d’abord et qui brunissent ensuite (photo 8). Après récolte des tubercules, ces racines porteuses de galles constituent une source d’inoculum supplémentaire non négligeable dans le sol.

Facteurs de risques

Au cours du cycle de développement de la pomme de terre et plus précisément lors de l’émergence et de l’initiation des tubercules, des températures basses (9 à 17 °C) et la présence d’eau sont les facteurs les plus déterminants dans le développement de la gale poudreuse sur les tubercules fils.

Par ailleurs, au cours du stockage des pommes de terre, les ballonnets de spores présents sur les tubercules peuvent contaminer des lots indemnes via les poussières et la ventilation.

Le fumier dans lesquels ont séjourné des tubercules malades, certaines mauvaises herbes (ex : mouron des oiseaux et autres Solanacées) et cultures réservoir (ex : avoine, tomate et moutarde jaune) sont décrites dans la littérature comme sources d’inoculum.

En raison de leur fort potentiel de survie dans des conditions défavorables, les spores (photo 9) de gale poudreuse peuvent être disséminées par le vent et le matériel et contaminer tout type de substrat de culture qui ensuite peut devenir une source de contamination.

Moyens de lutte

Lorsque la maladie est absente ou peu répandue dans la zone de production, la méthode préventive la plus efficace consiste à utiliser des tubercules de semences sains et à éviter l’introduction de la maladie par le biais de terre infestée ou tout autre substrat qui aurait pu être en contact avec des spores présentes dans l’environnement.

Dans les zones à risque lorsque le champignon est déjà présent, les meilleures mesures de lutte sont :