Agent(s) responsable(s) et transmission
Le virus des taches bronzées de la tomate (Tomato spotted wilt virus ou TSWV) est un virus transmis par des petits insectes, du groupe des Thrips, dont le thrips californien Frankliniellia occidentalis, mais également Thrips palmi et Thrips tabaci, selon un mode persistant.
Le virus TSWV est répandu dans le monde entier en raison de sa très large gamme d’hôtes et de la large distribution des espèces de thrips vectrices. Plus de 800 espèces différentes de plantes, au sein de plus de 70 familles botaniques, incluant des monocotylédones et des dicotylédones, ont été décrites comme hôtes du TSWV.
Le virus cause des pertes significatives de rendement sur de nombreuses cultures comme la tomate ou la pomme de terre, l’arachide, la laitue, la papaye, le pois, le poivron, le tabac et sur de nombreuses plantes ornementales (alstroemeria, bégonia, chrysanthème, cyclamen, dahlia, gerbera, impatiens, etc.).
De nombreuses adventices peuvent être un réservoir de virus.
Facteurs de risque
Comme les thrips vecteurs du virus TSWV sont plus prévalents sous les climats chauds, le TSWV est répandu surtout dans les zones chaudes comme les régions tropicales et subtropicales. Il peut aussi en zone tempérée se développer dans des cultures en production sous serre.
Le développement du virus TSWV résulte de la combinaison de facteurs comme des sources d’infection, la présence de cultures sensibles dans l’environnement et une maîtrise insuffisante des populations de thrips et/ou du désherbage.
Le désherbage dans ou autour des cultures sensibles peut réduire le réservoir potentiel de virus et la présence de plantes hôtes nécessaires à la survie et la dissémination des vecteurs (thrips).
Symptômes en végétation
Les symptômes causés sur pomme de terre par le TSWV comprennent des chloroses, mosaïques, nanisme et flétrissement jusqu’à de sévères nécroses de feuilles, tiges et baies. Les symptômes sont très variables selon l’âge et l’état de la plante lors de l’infection ainsi que selon les conditions environnementales.
Lors d’infection primaire (c’est-à-dire durant l’année en cours), on peut constater la formation de zones brunes et des taches nécrotiques, rondes ou en anneaux concentriques (photo 1). Des lésions nécrotiques se développent sur les pétioles et les tiges, et les tissus affectés se dessèchent puis tombent.
L’attaque démarre par le sommet des plantes avec des symptômes allant de la décoloration et chlorose du sommet (photo 2) jusqu’à la nécrose et la mort de l’apex. On peut constater aussi des nécroses sur les tiges.
Lors d’infection de l’année précédente, il peut y avoir nanisme des plantes, enroulement des feuilles, frisolées et présence de taches nécrotiques (photo 3).
Les lésions de TSWV ont parfois un aspect nécrosé autour d’une zone verte centrale.
Symptômes sur tubercule
On observe des déformations des tubercules, avec des éclatements, craquelures et taches sombres en surface ou sous l’épiderme. Il y a parfois présence d’arcs nécrotiques concentriques externes (photo 4) ou internes, de taches nécrotiques sombres et de pourriture dans la chair des tubercules (photo 5).
Moyens de lutte
Ce virus est classé comme organisme réglementé non de quarantaine dans l’Union Européenne sur certains végétaux destinés à la plantation sur lesquels il fait l’objet de tolérance nulle.
Sur pomme de terre, les mesures préventives consistent à :
- veiller à l’environnement des cultures (éviter le voisinage de serres de tomate et de plantes ornementales) ;
- utiliser du plant certifié ayant fait l’objet de contrôles au champ et en laboratoire.
Importance économique
La maladie reste sporadique sur pomme de terre et liée principalement à la dissémination par les insectes vecteurs à partir de cultures infectées. Dans ce cas, les plantes touchées peuvent avoir une production très limitée et donner des tubercules nécrosés ou pourris.