Agent(s) responsable(s) et transmission
Les phytoplasmes, comme le stolbur, sont des organismes de type mycoplasmes (ou MLO = Mycoplasma Like Organism), microorganismes voisins des bactéries mais sans paroi et non cultivables en dehors d’un organisme vivant, qui se multiplient exclusivement dans les tubes criblés du phloème de plantes.
La diversité des phytoplasmes et de leur gamme d’hôtes rend leur classification difficile. On les regroupe maintenant selon leur proximité génétique plutôt qu’en fonction de leurs symptômes. On distingue toutefois habituellement 2 groupes principaux de phytoplasmes sur la pomme de terre :
- phytoplasmes provoquant des maladies de type jaunisse (stolbur, aster yellow, purple top) que l’on distingue selon les symptômes, la gamme d’hôtes ou le polymorphisme de l’ADN;
- phytoplasmes provoquant des maladies du type proliférations appelées « balai de sorcière » (witches’ broom en anglais).
- Les vecteurs principaux sont des insectes de la famille des cicadelles (Macrosteles sp., Empoaca sp., Hyalestes sp.), mais la transmission est possible aussi par une plante parasite, la cuscute.
Le stolbur a besoin de plantes réservoirs (cuscute, tomate, aubergine, jusquiame, belladone, datura, liseron, etc.) pour servir d’inoculum car la transmission par la semence semble inexistante, à la différence du balai de sorcière.
Le risque de transmission par les tubercules de plant de pomme de terre est extrêmement faible car la transmission du stolbur aux tubercules-fils est très limitée.
Symptômes en végétation
GROUPE DES PHYTOPLASMES DE TYPE JAUNISSE (stolbur, aster yellow et purple top)
- pigmentation violacée des extrémités (photo 1);
- décoloration jaune du feuillage avec
- enroulement des jeunes folioles, port des plantes
- dressé et nombreuses petites tiges.
Par temps sec, les plantes flétrissent et meurent. Le développement de la maladie est lent par temps frais et humide.
GROUPE DES PHYTOPLASMES DE TYPE BALAI DE SORCIÈRE
- prolifération de nombreuses tiges grêles et érigées
Symptômes sur tubercule
GROUPE DES PHYTOPLASMES DE TYPE JAUNISSE (stolbur, aster yellow et purple top)
- possibilité d’apparition de tubercules et stolons aériens ;
- pourriture sèche à l’extrémité des racines ;
- les tubercules perdent de l’eau et deviennent mous, pourrissant ensuite en conservation.
Les tubercules issus de plantes malades donnent des germes fileurs et des pousses faibles (photo 2).
Facteurs de risques
Le développement des phytoplasmes résulte de la combinaison de sources d’infection dans l’environnement (cultures voisines de plantes hôtes, adventices) et de la présence d’insectes vecteurs (cicadelles) au cours de la saison de culture (en lien avec les conditions climatiques chaudes et sèches qui favorisent le développement et la migration des cicadelles).
Un désherbage efficace de la culture et de son environnement réduit les réservoirs potentiels de phytoplasmes ainsi que les plantes hôtes nécessaires à la survie et au développement des vecteurs.
Moyens de lutte
La détection des phytoplasmes peut être réalisée par différentes méthodes : indexage biologique (greffage sur plantes indicatrices), sérologie pour certaines souches, tests moléculaires de type PCR (utilisant soit des amorces universelles détectant les divers phytoplasmes ou des amorces spécifiques en particulier pour le stolbur) et microscopie électronique.
Dans l’Union Européenne, le phytoplasme du stolbur fait partie de la liste des organismes règlementés non de quarantaine (Règlements UE 2016/2031 et 2019/2072), avec une tolérance nulle pour les plantes sur pied en ce qui concerne les plants de pomme de terre.
Dans les régions où les phytoplasmes sont présents, la lutte consiste à utiliser des mesures préventives comme :
- détruire les cicadelles vectrices (insecticides) et les adventices pouvant servir de réservoir ;
- éviter le voisinage de plantes-hôtes ; utiliser des plants certifiés.