Agent(s) responsable(s) et transmission
La sclérotiniose est provoquée principalement par le champignon Sclerotinia sclerotiorum. Celui-ci a des formes de conservation, appelées sclérotes, qui peuvent survivre plusieurs années dans le sol entre deux cultures sensibles (haricot, pois, tournesol, colza, etc.).
En conditions humides, ces sclérotes forment au niveau du sol des organes de fructification libérant des ascospores qui sont disséminées par le vent et peuvent être transportées vers les feuilles ou les tiges de pommes de terre. Après la germination des spores dans des conditions humides, le mycélium pénètre dans la plante avant de coloniser le système vasculaire.
En cas d’infestation sévère de sol, les sclérotes peuvent germer directement et produire du mycélium infectieux qui généralement induit des lésions de la tige au niveau du sol. Des blessures sur les bases de tiges peuvent servir de porte d’entrée pour la colonisation par le mycélium. L’infection de la tige et les feuilles est plus grave si les plantes sont endommagées par le vent, la grêle ou de fortes pluies.
Les dégâts sont plus importants en climat frais, humide et venteux.
La maladie sévit de façon sporadique en Europe du Nord et dans les climats tempérés. La sclérotiniose peut parfois causer des dégâts important dans le cas d’une infection importante du sol après un précédent favorable et dans des conditions humides et une forte végétation associées par exemple à une fertilisation importante et une irrigation de la culture.
Symptômes en végétation
En végétation, les symptômes apparaissent après de longues périodes de pluie et se caractérisent par un duvet blanchâtre sur la partie inférieure des tiges, à l’aisselle des feuilles. Les tissus attaqués sont progressivement détruits et les tiges malades se plient, flétrissent et fanent (photos 1 à 5), provoquant ainsi plus ou moins rapidement la mort des plantes. Si l’humidité est importante, on peut observer la présence de gros sclérotes noirs sur les tissus malades ou à l’intérieur des tiges (photo 6, 7 et 8).
Symptômes sur tubercule
Sur tubercules blessés, les symptômes de pourriture au talon sont assez rares et provoqués majoritairement par S. minor. Des sclérotes caractéristiques sont visibles sur les tissus attaqués (photo 9).
Moyens de lutte
La maladie se développe surtout en conditions fraîches et humides. Les facteurs favorisant une végétation importante, comme une forte fertilisation azotée ou une densité importante de plantation, aggravent les dégâts en maintenant une forte humidité à la base des tiges.
La méthode de lutte la plus efficace est d’ordre cultural et consiste à limiter la présence des plantes-hôtes dans la rotation (pomme de terre, colza, protéagineux, etc.).
Les variétés de pomme de terre sensibles au vent sont plus facilement attaquées. De même, les facteurs limitant l’excès de fanes et l’humidité à la base des plantes réduisent le développement de la maladie.
Il est ainsi préconisé d’apporter une fertilisation azotée équilibrée et d’éviter les trop fortes densités de plantations qui sont favorables à la maladie.
Une lutte biologique préventive est possible à l’aide d’un traitement de sol par un champignon (Coniothyrium minitans) pour réduire son potentiel infectieux avant implantation de toutes cultures sensibles.
Une lutte chimique est également possible sur d’autres cultures de la rotation sensibles à ce pathogène mais elle a peu d’effet sur l’inoculum primaire du sol (sclérotes de conservation).