Agent(s) responsable(s) et transmission
Le doryphore est un petit insecte de l’ordre des Coléoptères (famille des Chrysomelidae), originaire d’Amérique centrale, mais qui est maintenant présent dans le monde entier. Il peut causer des problèmes graves dans les zones de production ayant une période de culture chaude, permettant la succession de plusieurs générations de l’insecte au cours de la saison.
L’adulte a une longueur d’environ 10 à 12 mm et un aspect plutôt arrondi. Sa partie antérieure (tête et thorax) a une couleur jaune orange avec plusieurs points noirs et les deux ailes durcies (élytres) sont de couleur jaune pâle avec cinq rayures noires sur chaque élytre (photos 1 et 2).
L’adulte pond des oeufs de couleur jaune-orangé (photo 3) en amas sur la face inférieure des feuilles.
La larve, qui est légèrement incurvée et de couleur rouge-orangé, porte une double rangée de taches noires sur le côté de l’abdomen (photo 4).
A la fin de la dernière génération au champ, les larves entrent dans le sol des parcelles de pommes de terre ou de l’environnement et se transforment en nymphes et plus tard en adultes qui peuvent hiverner dans le sol.
Le doryphore se développe principalement sur la pomme de terre mais il peut aussi attaquer d’autres Solanacées cultivées ou sauvages (aubergines, tomates, etc.).
En cas de forte infestation, les larves de doryphore peuvent sévèrement défolier la culture de pommes de terre et limiter alors la tubérisation. Les pertes de rendement sont d’autant plus fortes que les attaques de doryphore sont précoces et importantes.
L’introduction de cet insecte est proscrite dans certaines zones protégées qui imposent des contrôles stricts sur les végétaux importés.
Toutefois, la chaleur du climat constitue le facteur essentiel pour le développement du doryphore.
Symptômes en végétation
Les adultes hivernent dans le sol (20 à 30 cm) et remontent à la fin du printemps pour consommer les premières pousses de pomme de terre et parfois même l’épiderme des tiges. Ils sont alors très nuisibles en raison de leur voracité et du fait qu’ils peuvent consommer la totalité du feuillage (photo 5).
Les larves commencent à dévorer les feuilles qui les portent puis celles voisines jusqu’au sommet de la plante. Leur consommation de feuillage est très importante et rapide.
En cas de forte infestation, la plante défoliée ne peut plus assurer le grossissement des tubercules : la diminution de rendement peut être très importante.
Facteurs de risque
Le climat est le facteur régulateur le plus important dans le développement du doryphore, avant l’impact de populations élevées d’insectes dans l’environnement l’année précédente et la présence de plantes hôtes.
La durée du cycle de vie de l’œuf à la formation d’adultes en été est très variable et dépend des températures d’été : elle dure environ un mois au cours d’étés chauds, mais peut durer 2 à 3 mois, si les températures sont plus fraîches. Par conséquent, la température a un effet direct sur le nombre de générations formées annuellement et selon le climat, une à quatre générations peuvent être formées chaque année.
Moyens de lutte
La lutte contre le doryphore résulte de la combinaison de plusieurs méthodes, qui peuvent inclure des pratiques culturales, biologiques, physiques et chimiques :
- la destruction des repousses et des mauvaises herbes aussi bien que les rotations des cultures peuvent réduire ou retarder la pression de parasite. En sortie d’hiver, les adultes doivent s’alimenter avant de se déplacer à pied ou en volant vers de nouveaux champs, et la destruction des repousses et des mauvaises herbes, comme les morelles, réduit la première source alimentaire des adultes émergents et ceci peut limiter ou retarder la croissance des populations. Comme les doryphores ont une capacité de vol limitée, la rotation des cultures et la plantation de céréales après pommes de terre aident à réduire leurs migrations depuis les sites d’hivernage vers de nouveaux champs ;
- éviter d’effectuer des façons culturales au moment où les larves cherchent à pénétrer dans le sol (été) ce qui faciliterait leur enfouissement ;
- plusieurs insecticides sont efficaces sur le doryphore de la pomme de terre, mais il est recommandé de changer le type du produit à chaque application pour éviter le développement de résistance. Certains insecticides autorisés contre les pucerons sont aussi efficaces contre le doryphore, particulièrement sur les jeunes larves qui sont les plus sensibles aux insecticides tandis que les adultes, les œufs et les nymphes sont très résistantes. Un traitement précoce sur de jeunes larves peut ainsi s’avérer beaucoup plus efficace pour limiter les dégâts qu’un traitement sur des larves plus vieilles qui sont difficiles à tuer et peuvent être dévastatrices ;
- des insecticides biologiques comme le Bacillus thurigiensis sont autorisés dans certains pays pour la lutte contre le doryphore dans les cultures de pomme de terre.