Pourriture aqueuse (Leak rot or Watery wound rot)

Pythium spp.

Type d'organisme : Champignons, Oomycètes et Protistes

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Agent(s) responsable(s) et transmission

Les Pythium spp. sont des Oomycètes, de la famille des Pythiacées qui provoquent des pourritures aqueuses des tubercules. P. ultimum ultimum est l’espèce la plus fréquente et la plus agressive à travers le monde. D’autres espèces de moindre fréquence et agressivité peuvent être isolées des pourritures, c’est le cas de P. sylvaticum, P. intermedium, P. debaryanum, P.deliense. Dans certains pays à climat chaud (par exemple, en Tunisie) c’est P. aphanidermatum qui provoque plus de dégâts.

Les Pythium spp. peuvent se conserver plusieurs années dans le sol (jusqu’à 12 ans) grâce aux oospores qui sont des organes de conservation. Ils pénètrent dans les tubercules par les blessures et probablement par des ouvertures provoquées par d’autres ravageurs du sol, par les lenticelles et au point d’attache de la tige. Le tubercule est le seul organe sensible dès sa formation et les dégâts se produisent surtout en fin de culture et/ou en conservation.

Symptômes sur tubercule

Les Pythium causent une pourriture humide et grise au départ et pouvant être visible de l’extérieur (photos 1 et 2). Quand le tubercule est coupé, la pourriture brunit au contact de l’air et dégage une légère odeur de hareng. La texture des tissus atteints est relativement fluide, voire crémeuse (photo 3) et les tissus sains et malades sont nettement séparés (photos 4 à 6). Les symptômes peuvent évoluer tant que le séchage n’est pas suffisant.

Facteurs de risques

En végétation, la contamination est favorisée par une forte humidité nécessaire pour la dissémination des spores. Dans les conditions très favorables, des pourritures peuvent se développer avant la récolte (photo 3).

A la récolte, les conditions favorables sont des sols chauds et secs ou au contraire des sols chauds, très humides et mal drainés, pouvant être associés à des périodes orageuses avec de fortes précipitations autour de la période de la récolte.

En conservation, la mauvaise aération des lots et la présence de condensation avant et en cours de stockage favorisent le développement des pourritures.

La monoculture ou les rotations courtes, combinées à des conditions environnementales favorables et à la présence de sources primaires d’inoculum, peuvent augmenter la sévérité de la maladie.

Moyens de lutte

Importance économique

La pourriture aqueuse peut être très dommageable pour les cultures de pommes de terre mais sa présence en Europe continentale est pour l’instant assez limitée. Néanmoins, avec le réchauffement climatique cette maladie commence à causer des dégâts lorsque les conditions climatiques sont favorables autour de la récolte (chaleur et humidité) et que le sol est infecté.